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Photo du rédacteurGabriel Bardinet

Santé et sécurité au travail

Votre employeur a la responsabilité de préserver votre santé, de veiller à votre sécurité au travail, et de limiter les risques auxquels vous êtes exposé. Sachez évaluer la protection dont vous bénéficiez, pour tirer la sonnette d'alarme, ou bien vous réjouir de votre sort.



Vous sentez-vous en bonne santé et en sécurité au travail ? Si c'est le cas, votre employeur y est peut-être pour quelque chose, sans que vous le sachiez. C'est en effet une obligation légale pour lui de vous assurer un cadre professionnel qui garantisse votre santé et votre sécurité, et d'y veiller régulièrement.


Une obligation légale d'évaluation


Chutes ou chocs, usure des articulations, mauvaises postures, accumulation de fatigue,

atteintes à la vue, à l'ouïe ou à l'odorat : à la longue, le travail peut réserver des atteintes importantes à l'intégrité physique. Ce n'est pourtant pas une fatalité, bien au contraire. Car si tout métier comporte des risques associés, la bonne gestion d'une communauté de travail implique d'identifier et de réduire les risques et la "pénibilité" qui pèsent sur les hommes. À l'inverse, en cas de non-respect de ses obligations de santé et de sécurité au travail à l'égard des ses salariés, un employeur peut engager sa responsabilité civile ou pénale.


L’enjeu n’est pas uniquement de santé publique : il est aussi économique, puisque les accidents du travail et les maladies professionnelles impactent directement le budget de l’Assurance maladie, et privent au moins temporairement les acteurs économiques d'une compétence. Tout employeur, quels que soient ses effectifs salariés, doit ainsi évaluer au moins une fois par an les risques professionnels dans sa structure selon des critères précis de gravité et de fréquence, et mettre en œuvre des moyens pour les supprimer ou les diminuer. Le résultat de cette évaluation se retrouve dans le « Document unique d'évaluation des risques professionnels ».


Evaluer et évoluer


L'évaluation des risques n'est pas unilatérale. Habituellement, l’employeur ou son représentant constituent un groupe de travail avec le CHSCT (Comité d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail) et des salariés volontaires. À ce groupe peuvent s’ajouter des personnes de Services de Santé au Travail ou d’organismes de formation. L’ensemble de ces acteurs évalueront les risques auprès des salariés, avec qui des entretiens spécifiques pourront éventuellement avoir lieu. Les points de contrôle concernés sont autant les postes et les équipements de travail que les méthodes de production.


Dans un deuxième temps, un plan d'actions de réduction des risques observés doit être lancé. Dans la limite de ses possibilités techniques et budgétaires, l’employeur est tenu de le mettre en œuvre dès que possible, en privilégiant les mesures de protection collective par rapport aux mesures individuelles. Supprimer les sources de dangers reste l'option la plus efficace mais n'est pas toujours possible de façon immédiate. Sensibiliser à la vigilance par l'information dédiée (affichage), et former les salariés aux comportements les plus appropriés est dans ce cas indispensable. On n'y est plus vraiment habitué dans le domaine des services, où l'essentiel du travail se fait en bureaux. Mais l'industrie, les transports ou le bâtiment restent aujourd'hui des secteurs où l'attention aux bonnes pratiques de sécurité (port des EPI, règles travail en hauteur, consignes incendie, etc.) est primordiale. À l’issue de ces actions, les risques seront réévalués pour constater si les actions entreprises ont eu un effet bénéfique.


S'ajuster aux nouveaux risques


Les risques professionnels ont un réel impact sur l'activité économique. On estime que 5000 personnes meurent chaque jour dans le monde suite à un accident du travail ou à une maladie professionnelle, soit plus de 2 millions de personnes par an. Ces chiffres alarmants ne s'appliquent que très marginalement à la France, où l'évolution des conditions de travail a généralement permis aux salariés de bénéficier d'un cadre professionnel de qualité, encadré par une réglementation précise.


Les employeurs doivent toutefois tenir compte de l’évolution des risques. Dans les économies développées modernes, on parle désormais de la prise en charge des risques psychosociaux (burn out, présentéisme, harcèlement, dépression, perte de sens, etc.) C'est un rappel que le facteur humain est essentiel dans l'organisation du travail en général, et dans la prévention des risques en particulier. Définir les mesures de sécurité les plus précises peut se révéler épuisant, voire même improductif, si cela reste dans une perspective strictement technique : le sens de la responsabilité, le souci d'autrui et le respect de la personne vue dans son intégralité constituent des enjeux tout aussi nécessaires aux organisations pour garantir une performance durable.

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